samedi 21 mars 2009

elle est pas belle ma flottaison

Bleu et blanc, c'est les couleurs locales mais tout de neuf repeint, y'a pas à dire ça a de l'allure! Belle récompense pour ceux qui ont mis de l'huile de coude.
Avec cette livrée éclatante, j'ai fait l'admiration de tous.
Avant de quitter les "Anciens Marins Bateliers " et pour les remercier, le verre de l'amitié a réuni mes proches autour du patron et de sa matelote : Janick, Eric et Anne-Laure, Stéphane, Fred, Léo, Balthasar, Daniel le président d'ATM et des nouveaux venus à l'association (Bernard Elne, fidèle au rendez-vous du Salon Nautique était retenu à la Ciotat).
On a profité de cette belle journée pour remonter au Frioul à la voile. Magique, conditions idéales : petits airs, pas trop de clapot, un peu frais mais ensoleillé. On s'est fait un bon bord pour remonter, certes la carène est toute propre mais mon gréement est bien équilibré. Balthasar a apprécié mes qualités nautiques et fait part de ses conseils expérimentés. On a reparlé de mes avirons : ils sont en bonne voie, ils ont trouvé de beaux plateaux de frêne.
On va se débrouiller pour naviguer, de conserve, avec l'André-Jean.
Maintenant il faut s'entraîner pour les rassemblements du mois de mai.

mardi 17 mars 2009

en attendant que la peinture sèche.

En attendant d'avoir de nouvelles photos sous voile, me voici numérisée par les bons soins de Balthasar (le patron de la barque marseillaise "André-Jean", une voisine du Frioul).
Avec son beau dessin à l'ordinateur, j'en profite pour vous présenter le gréement latin. Cette silhouette, unique, avec notre grand voile triangulaire, est le gréement traditionnel de Méditerranée. C'est la voilure des Chébecs, felouques, balancelles, pinques, tartanes, moure de pouar, gourses, bettes, barques marseillaise. On la retrouve aussi en Mer Rouge et sur l'Océan Indien, mais aussi sur les barques du lac Léman et elles ont même découvert l'Amérique avec les Caravelles de Christoph Colomb.
Ce gréement a l'avantage d'être très facile à installer sur un petit bateau comme Marinémilie.
Le mât est court, il est simplement fixé au banc de mât (c'est une pièce de bois qui va d'un bord à l'autre de la coque et qui sert de renfort au niveau du pont). Il n'a pas besoin de cordages ni de cables, pour être maintenu. Il est donc facile à mettre et à enlever. Il fait la même longueur que la coque pour pouvoir être rangé sur le pont. Le mien fait 5 mètres.
La voile principale (Mestre) est portée par l'antenne, cette grande vergue oblique (7,50m) est en 2 parties, reliées entre elles, avec un bon recouvrement pour avoir une bonne solidité dans le bas et au niveau du portage sur le mât et une certaine souplesse dans le haut pour laisser échapper les surventes.
La Mestre est liée à l'antenne par des matafians, ils permettent aussi de ferler la voile, c'est à dire de l'attacher pliée sous l'antenne quand on ne s'en sert pas. Pour aller à la voile il faut hisser l'antenne grace au palan de drisse qui la fait monter le long du mât. Il faut aussi souquer la drosse qui fait un noeud coulant pour plaquer l'antenne contre le mât.
Maintenant pour régler la voile il faut commencer à jouer sur l'antenne. L'orse poupe permet de tirer l'antenne vers l'arrière et ainsi de tendre la chute de la voile. Le palan de devant permet de régler l'orientation de l'antenne en fonction de la direction du bateau par rapport au vent (c'est l'allure). L'écoute maintient la voile tendue vers l'arrière. Plus on s'écarte de la direction du vent (plus on prend le vent par l'arrière, on va au portant) et plus on donne du mou aux réglages de l'antenne pour que la voile se gonfle bien. Plus on va près du vent (au près) plus on borde (tire) les réglages de l'antenne pour avoir une voile plus plate.
Il y a aussi 2 voiles d'avant : le Trinquet (le grand foc) qui s'envoie sur un bout dehors qui dépasse à l'avant du bateau et la Polacre (le petit foc) qui s'amure (se fixe) à l'étrave et qu'on utilise quand il y a du vent plus fort. Pour les régler, on instale une écoute sur chaque bord pour border quand on est près du vent et choquer (relacher) quand on s'écarte du vent.

Voilà le principe général, certains sont déjà déroutés par les termes techniques. Le mieux est de venir naviguer pour comprendre le fonctionnement ou profiter du plaisir d'avancer sans bruit et de sentir l'eau glisser le long de la coque, rien que par la force du vent (et le savoir faire ancestral!).
Alors à bientôt sur l'eau....

mercredi 11 mars 2009

toilette de printemps

J'en avais bien besoin, j'avais un peu honte de ma peinture toute écaillée. C'est pas parce que je suis née en 1938 que je dois me négliger. Donc cette année grattage complet : pont, pavois, plat-bord, capots et même une bonne remise au propre de la coque.
On a pu rester plus longtemps au sec et du coup le chantier a pris de l'ampleur ; il faut dire que Stéphane (des Anciens Marins Bateliers) a fait remarquer que la ligne de flottaison était beaucoup trop haute (c'est aussi peu distingué que d'être en short avec les chaussettes à mi-mollets !). Et puis il y avait du monde à l'ouvrage : le patron au décapeur, Eric et tout son matériel électrique, Bernard avec son grattoir puissant et sa verve, Janick toujours attentif à la sécurité des voies respiratoires a aussi joué du pinceau avec adresse.
Sans oublier la grande Emilie au rouleau (qui a fait ses 11 ans sur place) en bravant la froidure.
Pour refaire une belle coque, bien gratter la vieille peinture, au grattoir, au décapeur, à la ponceuse, à la brosse rotative, c'est le plus dur mais c'est la seule solution. Après, bien nourrir le bois mis à nu : 2 couches de peinture d'impression (l'apprêt qu'on passe avant!), une première couche bien diluée et une autre pour bien couvrir. Et puis pour finir, passer délicatement 2 couches d'une belle laque de finition, sans oublier quelques touches de couleur pour égayer un peu.
J'ai hate de me voir dans ma robe neuve!
A l'occasion, Balthasar a pris toutes mes mensurations pour "ma jauge".
S'ils veulent faire des régates, la jolie coque ne va pas suffire mais c'est un beau début ! Il faudra un peu user les voiles ! C'est la bonne saison qui arrive, alors à bientôt sur l'eau.