lundi 10 novembre 2008

Un petit tour alors!



A l'heure où 30 navigateurs valeureux coupent la ligne de départ d'une régate exprès autour du monde, je sors tranquillement du port du Frioul. Quel plaisir de voir mes voiles se gonfler. Il faut dire que ces derniers jours, avec toute cette eau qui nous est tombé dessus, je suis restée tristement à quai.
Aujourd'hui je suis bien contente d'étendre mes belles voiles neuves et de leur enlever un peu les plis. Elles sont encore toutes frippées et comme il n'y a pas beaucoup d'air, leur toile va travailler sans forcer (il vaut mieux y aller progressivement quand c'est neuf).
En tout cas quel plaisir de sentir ma coque glisser! Dans les petits airs on avance bien quand même. A défaut de tour du monde, je suis partie pour un petit tour dans la rade, sous un bon soleil automnal. On est mieux ici qu'aux Sables d'Olonne!

Pour les petits airs, en plus de ma Mestre de 13 mètres carrés (la voile latine triangulaire soutenue par l'antenne) j'ai mon Trinquet (le plus grand foc) qui s'envoie sur le penon (le bout dehors qui est fixé au pied du mât et au niveau du capian et qui déborde de 1,50 mètres de l'étrave) et me permet de porter 5 mètres carrés supplémentaires.
On est beaux par cette douce après midi, c'est bien, on a droit aux saluts admiratifs de pas mal de plaisanciers (le charme de l'ancien!). Fierté!

Finalement c'est pas mal d'être au Frioul ; certes il y a beaucoup d'inconvenients (surtout le prix, les horaires et la queue pour prendre la navette).
Mais le gros avantage c'est d'être tout de suite, dans un cadre bien sauvage. Il faut dire que la côte de tout archipel est assez austère, minérale à l'extrème, pas d'arbres, peu de végétation et avec ses quelques constructions, ses vestiges militaires abandonnés aux gabians, ses rochers qui tombent dans l'eau, on pourrait se croire bien loin, ailleurs en Méditerranée.
Il y a toujours une bonne vie maritime : des bateaux au mouillage dans la moindre anfractuosité de la côte, d'autres qui circulent à la voile ou au moteur, des embarcations de pêcheurs qui dérivent lentement et de temps en temps un énorme ferry qui nous rappelle qu'une grande métropole est derrière nous.
La ville, on l'oublie presque, on n'entend plus ses bruits, elle s'étale le long de cette belle rade mais se confond vite avec les collines qui l'entourrent de toutes parts.
Marseille a perdu son côté industriel et la Bonne Mère (l'église de Notre Dame de la Garde) qui domine tout ce paysage regarde d'un oeil intrigué le premier gratte-ciel qui se construit du côté du nouvel espace portuaire d'Euromed.
Mais dans la rade, aujourd'hui encore, le temps coule tranquillement, barre amarée.
Quel plaisir d'en profiter!
A bientôt à bord?


1 commentaire:

Christine a dit…

C'était des photos comme ça que j'avais imaginées, sur les flots!!! Ça fait envie!!!